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Univers concentrationnaire


Les camps de concentration

Dans le train vers l’Allemagne les prisonniers étaient plus de 100 par wagons, sans rien boire, avec manque d’air, cela dura 2 jours et 3 nuits…
Les prisonniers étaient serrés les uns contre les autres, certain devenaient fous, se battaient pour avoir de l’air, un seau servait de latrine, les souffrances endurées étaient insupportables, beaucoup mouraient en cour de route, quand le train s’arrêtait les SS ouvraient les portes et les prisonniers devaient descendre les cadavres et les jeter sur les ballasts.
 
Henri Tonneau arrivé au camp de Buchenwald connaitra le régime des « disques rouges* », il sera mis en quarantaine, et ensuite le travail, corvées de vidange et de jardinage, travail à la carrière avec nourriture insuffisante, souffre surtout du froid, et cela jusqu‘au 13 mars 1944.
Cette qualification* lui valut la primeur d’être envoyé au camp de Dora (Nordhausen) au percement d’une usine souterraine, il servi de manœuvre au forage du tunnel, il devait effectuer 12 heures de travail par jour, et par moment 18 heures au changement d’équipe pour assurer la continuité, le travail était très dur.



Les hommes étaient enfermés jour et nuit dans les tunnels, les conditions de vie et de travail étaient atroces, beaucoup mouraient au bout de quelques semaines.
Les prisonniers couchaient dans le tunnel humide et mal aéré, de 45 à 50 par box sur des planches, souvent battu par les gardiens, ensuite il sera dirigé vers la tôlerie, toujours sous terre mais moins dur, il y travaillera jusqu’au 4 avril 1945.
Transporté en wagon spécial vers le camp de Ravensbruck, il y restera jusqu’au 26 avril 1945.
Le lendemain, au cours d’un transport vers une destination inconnue il s’évadera, en s’écartant de la colonne, et restera dans les bois dans une carrière et ensuite rejoindra les troupes russes le 1er mai 1945 à Wisemberg.

Henri Tonneau fut rapatrié en France le 18 mai 1945.

Après son retour des camps, il lui fallu de nombreux mois, pour se remettre de l’univers dans lequel il avait vécu, et il en garda toute sa vie des séquelles.

Souvenir de mon cousin Michel Sabre, qui n’avait pas 10 ans à l’époque, mais ces choses là marque les esprits, surtout celui d’un enfant, il raconte :

Pour ce qui concerne Henri, mes souvenirs sont peut-être influencés par tout ce qui a été dit sur le retour des camps, je n'avais pas 10 ans à l'époque, mais je suis sûr d'une chose, nous nous sommes rendus à la gare, et j'ai vu descendre du train des rescapés des camps, des hommes épuisés à l'état de squelette.
Plus tard, quand il a pu en parler (psychologiquement cela  devait être très difficile), pour simplement prouver à quel point il avait souffert de la faim, il mettait ses mains dans la lumière de la fenêtre et on voyait nettement les os, comme si on lisait une radiographie !